POL BURY
ONLINE CATALOGUE RAISONNE
Mots-clés: Styles & séries
ŒUVRES DE JEUNESSE ET SURREALISTES
Couvrent la période jusqu'à +/- 1946. Exceptionnellement, une série de dessins ou œuvres sur papier de cette période a également été publiée. Très souvent, les informations précises sur ces œuvres nous manquent et dans certains cas il est même impossible de déterminer si une œuvre était un tableau ou une gouache ou une autre œuvre sur papier. Nous avons donc préféré inclure ces œuvres mal connues, espérant retrouver ainsi leur trace.
JEUNE PEINTURE BELGE
La participation de Pol Bury au groupe de la Jeune Peinture belge a été de courte durée. Toutes les œuvres qui s'inscrivent dans ce contexte datent de 1947, mais comme il s'agit d'un ensemble bien défini, nous avons attribué un mot-clé spécifique pour ces pièces. Il faut noter qu'en 1947 a eu lieu une exposition rétrospective de Georges Braque au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Parmi les œuvres exposées se trouvait "Le duo" de 1937. Pour les œuvres de Bury de 1947, l'influence de style de ce tableau saute aux yeux.
PEINTURE ABSTRAITE, NON GÉOMÉTRIQUE (INCL. COBRA)
Après sa courte participation au sein du groupe de la Jeune Peinture belge, Bury essaie nombre de styles différents, évoluant vers une abstraction plus prononcée. Parfois nous y reconnaissons encore vaguement des éléments figuratifs (un port, des barques), mais le sujet n'a plus tellement d'importance pour l'artiste. Il se concentre en premier lieu sur la composition des formes. Aux côtés de ses amis Christian Dotremont et Pierre Alechinsky, il est parmi les premiers membres du groupe CoBrA: tendance artistique auquel il est plutôt attaché par ses intérêts littéraires que plastiques. N'empêche que pendant une courte période, l'influence stylistique de CoBrA sur Bury est indéniable.
COMPOSITIONS GÉOMETRIQUES
A partir de 1948 nous retrouvons déjà certaines compositions dans lesquelles Bury se distancie de l'abstraction libre ou lyrique, pour adhérer à une abstraction plus structurée, plus froide, ou géométrique. Dans cette période il rencontre Jo Delahaut, avec qui il fut un des membres fondateurs du groupe Art Abstrait, et qui sera plus tard co-auteur du Manifeste du Spatialisme.
PLANS MOBILES / GIROUETTES / MULTIPLANS
Ayant visité l'exposition d'Alexander Calder à la Galerie Maeght à Paris en 1950, un nouveau monde s'ouvre à Pol Bury: le mouvement est également un moyen d'expression, tout comme la ligne, la forme, la couleur... Afin de ne pas retomber dans le piège de l'imitation, tel était le cas quand il peignait "à la Magritte" (à l'age de 16 ans cela se pardonne, à 28 ans pas), Bury prendra son temps pour trouver une façon d'intégrer le mouvement dans ses œuvres d'une manière différente de Calder. En 1953, il crée ses premiers reliefs mobiles intitulés Plans Mobiles. Suivront après les Girouettes où il applique le même principe de pans manuellement movibles sur des sculptures. Finalement, en 1958, les Multiplans voient le jour: derniers reliefs où le mouvement (pour la première fois motorisée) sert à apporter de la variation dans des compositions géométriques, et donc encore proches de la tradition classique de la peinture géométrique.
Nous avons regroupé ces différents types de reliefs et sculptures puisqu'ils utilisent le mouvement, mais s'inscrivent formellement dans une tradition de peinture géométrique froide.
PONCTUATIONS / ERECTILES / VIBRATILES / POINTS BLANCS
En 1959, Bury parvient à utiliser le mouvement comme moyen d'expression en soi. Il rompt avec toute tradition picturale de figuration ou d'abstraction, telle qu'elle était connue.
Cette année-là, il crée ses premières Ponctuations, reliefs motorisés construits de panneaux superposés en noir et/ou blanc, dans lesquels des perforations dans le panneau couvrent et découvrent le(s) plan(s) sous-jacent(s).
Le même principe est à la base des Ponctuations lumineuses: au lieu d'utiliser un panneau blanc sous-jacent, une source de lumière est voilée et dévoilée par des panneaux perforés.
Il faut mentionner les Ponctuations élastiques dont très peu ont été réalisées (2 ou 3?). Recouvertes d'une feuille en latex, des tiges animées (derrière la feuille de latex) font naitre et disparaître de petites bosses ou collines. Le latex ne résistant malheureusement pas au temps, toutes les "Ponctuations élastiques" ont été détruites.
A partir de 1960 on retrouve les Ponctuations molles: un type de relief avec des tiges en nylon (avec ou sans un petit point de peinture blanche - très exceptionnellement noire ou rouge -) à l'extrémité. Aux alentours de 1964 Bury commence à nommer les "ponctuations" de ce type [#] points blancs. Le titre "ponctuation" - devenu trop générique - disparait ensuite graduellement pour faire place à une description plus précise. Ce type de reliefs sera repris par Bury tout le long de toute sa carrière, mais la majorité est à dater dans les années 60.
A côté de tous ces types de "ponctuations", nous retrouvons à la même période les Vibratiles et Ponctuations érectiles. Ces reliefs partent du même principe des "ponctuations molles", mais au lieu de fils en nylon qui frôlent la surface d'un panneau monochrome, des éléments plus rigides sont utilisées: tiges en métal, tiges en métal martelé, clous, boules, etc.
Les reliefs avec boules resteront tout comme les ponctuations avec fils de nylon une constante dans la production de l'artiste. Si nous avons repris ces œuvres ici, c'est pour le principe de base que ces reliefs ont en commun.
MEUBLES ET SCULPTURES A VOLUMES GÉOMÉTRIQUES
A partir de 1962 Bury ne se limite plus au format du relief, et explore les possibilités formelles de constructions en trois dimensions. D'abord ceci résulte dans une série de sculptures intitulées Meubles, où les formes rappellent vaguement une armoire, un lutrin, un siège. Construit de bois récupéré, ces meubles se distinguent des sculptures qui ne portent pas de nom en particulier dans la littérature, et que nous avons repris sous la description "volumes géométriques". Par cela, nous entendons toute œuvre en trois dimensions, constituée de volumes géométriques, soit en bois, soit en métal (à partir de 1967).
MIROIRS ET CAPTEURS DE CIEL
Les premiers miroirs font l'apparition chez Bury dans les années 60 . Il s'agit de miroirs mous: monté dans un cadre rigide, une feuille miroitante est déformée par un mécanisme similaire à celui des ponctuations élastiques. Ces "miroirs mous" seront également à l'origine des images déformées appelées Ramollissements (qui seront reprises ultérieurement dans ce catalogue). A partir du moment où Bury commence à préférer l'acier au bois pour ces sculptures, il introduit un jeu de réflexions par le biais d'alternance entre surface en acier brossé et acier poli miroir. Cette évolution aboutira début 80 à un travail principalement consacré à ces jeux de déformations et distorsions, avec une série de miroirs, parfois motorisés, parfois non, et les Capteurs de ciel: reliefs et sculptures où l'environnement reflété passe à l'avant-plan.
PLATEAUX
Avec l'introduction d'aimants dans le mécanisme mouvant de ses sculptures, Bury parvient à créer un mouvement encore plus aléatoire que les constructions mécaniques lui permettaient auparavant. Afin de cacher le système comprenant l'aimant (ou plusieurs aimants, en fonction de la taille de la sculpture) le modèle de base reste assez simple: un support qui sert de socle sur lequel des éléments bougent librement. En esprit, ces sculptures sont très proches des variantes que l'artiste fera sur le modèle de la boule sur un cube ou cylindre.
BOULE SUR CUBE / CYLINDRE ET VARIANTES
Voir la notice des plateaux.
Le thème de la boule sur cube est un sujet particulièrement cher à Bury qu'on retrouve dès 1962. Au début des années 70 il crée une série de "boules sur cube" ou "boules sur cylindre", avec des variations sur la forme de la boule: percée, coupé, entamée, ... Exceptionnellement il fera une sculpture avec une forme d'œuf sur cylindre.
SCULPTURES À CORDES (GUITARES)
En 1973 Bury reprend l'idée de la sculpture à cordes ou guitare, qui date de 1964, et dont son galeriste à Milan Sergio Tosi avait fait une édition. Pour la Galerie Maeght il fait un petit groupe de "sculptures à cordes", exposées pour la première fois en 1974 à Paris. Mettant à l'avant-plan le son créé par le mouvement, ce groupe de sculptures et reliefs constitue un ensemble à part entière.
RELIEFS À FORMES GÉOMÉTRIQUES
Certains reliefs se distinguent clairement des ponctuations. Composés de surfaces sur lesquelles des formes géométriques (cercles, triangles, carrés, boules, ...) bougent lentement, nous avons préféré créér cette catégorie un peu arbitraire, qui nous permet de rassembler des reliefs qui pourraient être considérés comme les versions relief de certaines sculptures reprises sous "sculptures à volumes géométriques".
PERSPECTIVES
A partir de 1982 Bury retourne vers une sorte de "figuration" dans ses compositions de formes géométriques: dans ces reliefs le fond est traité comme un trompe-l'œil, donnant l'illusion d'accumulations de cubes ou autres volumes sur lesquels des boules, cylindres et fils de nylon bougent. La première "Perspective" est datée de 1982, les dernières datent de 1997. En les traitant comme un ensemble, il est possible de distinguer une certaine évolution vers des compositions moins complexes.
SOCLES, TABLES, INTÉRIEURS, PLANS TOURNANTS
Bien qu'il s'agisse de séries différentes, nous avons préféré regrouper ces quatre types d'œuvres sous un mot-clé: en les voyant par ordre chronologique, on découvre une logique dans l'évolution et l'élaboration de certaines formes, plus particulièrement le pied, le socle, et la colonne.
ŒUVRES PUBLIQUES / MONUMENTALES / PLEIN AIR
Pol Bury reste surtout connu pour ses fontaines que nous retrouvons en public aux quatre coins du monde. Il a toutefois créé une série de sculptures monumentales, tantôt pour des collectionneurs privés, tantôt pour des sociétés, tantôt pour l'état. Il nous semblait intéressant de les rassembler afin de mettre en exergue cet autre aspect de l'artiste.